Combien coûte le ghostwriting ? Une enquête pour découvrir le (vrai) prix d’un ghostwriter LinkedIn en France

Combien coûte le ghostwriting ? Une enquête pour découvrir le (vrai) prix d’un ghostwriter LinkedIn en France

Contenu rédigé à 100% par un vrai humain, et non une IA ✍️

Hugo Pichon a mené une enquête pour lever le voile sur les tarifs pratiqués pratiqués par les Ghostwriters LinkedIn français, ainsi que leur rémunération. Voici ses découvertes et ses conclusions.

6 min. de lecture
Hugo Pichon
August 23, 2024
6 min. de lecture
Freelance
Bonjour ! Je suis Hugo Pichon 👋
Je suis communicant depuis huit ans et ghostwriter depuis quelques années. J’accompagne les entreprises à impact et leurs dirigeants à prendre la parole sur Linkedin. C’est le réseau social le plus prometteur pour les entreprises aujourd’hui.
Après plusieurs années à graviter dans l’univers du ghostwriting, j’ai voulu (enfin) comprendre les prix du marché. J’ai donc lancé un questionnaire auprès de mes pairs.
Dans cet article, je vous explique pourquoi j’ai fait cette enquête, vous présente les principaux résultats et partage avec vous quelques conseils livrés par des ghostwriters de premier rang. 

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J’aurais pu appeler cet article : “les ghostwriters sont-ils les nouveaux rois du pétrole ?” C’est ce que croient certains encore aujourd’hui, quelques années après l’éclosion de la profession. 

En fait, les tarifs du ghostwriting sont un énorme mystère. On ne trouve rien sur Malt ou les job desks. Résultat : c’est flou pour les clients comme pour les freelances.

Du coup, j’ai décidé de faire un état des lieux moi-même en allant poser cette question (et quelques autres) à tous les ghostwriters autour de moi : combien vends-tu le post Linkedin ? 

Précision : les posts ne sont pas forcément vendus à l’unité mais le prix au post est un repère pour déterminer le positionnement prix d’un ghostwriter. 

Le ghostwriting, une discipline nouvelle et une large fourchette de prix

Avec le Covid, Linkedin a fait sa révolution : le job board poussiéreux est devenu une plateforme avec des contenus de qualité. Un endroit où les entrepreneurs (et les freelances) prennent la parole pour faire croître la visibilité et la crédibilité de leur business. Pour développer leur “marque personnelle”.

Qui dit nouvelle discipline, dit nouveau métier. Le décollage de Linkedin s’est accompagné de celui du ghostwriting. Tout le monde n’a pas le temps, le talent, l’envie d’écrire des posts Linkedin. Linkedin a connu un afflux de prête-plume. Des personnalités comme Thibault Louis, Maud Alavès ou Solène Thomas se sont fait un nom dans le milieu des écrivains fantômes.

C’est dans cette atmosphère que j’ai une première proposition de mission de ghostwriting, il y a deux ans environ. Je suis choqué et perdu. Je n’ai absolument aucune idée de combien je peux vendre des posts Linkedin. 

Alors, je cherche sur internet, je fouille sur Linkedin pour trouver quelques maigres indices. Pas totalement sûr de moi, j’avance un prix : 60€/post. Le client accepte : c’est parti ! C’est ma première mission et je suis content. Je ne vends rien, j’écris pour moi de temps en temps et on m’achète quelque chose. Banco !  

Depuis, j’ai compris que ces tarifs n’étaient pas viables pour moi. Alors, j’ai augmenté mes tarifs, progressivement et considérablement. Sans ça, je n’aurais pas survécu.

J’échange régulièrement avec mes pairs, depuis que je me suis lancé. Lors de ces discussions, je découvre les différentes méthodologies, les forces et les peurs des uns et des autres mais aussi la grande diversité des prix. 

Il y a quelques mois, je fais une visio avec un ghostwriter. Il me dit qu’il vend ses posts entre 30 et 40 €. Dans la foulée, il m’annonce qu’il va lancer son agence de ghostwriting et me demande si ça pourrait m’intéresser. Ma réponse est claire : je suis personnellement incapable de vivre dignement de mon travail avec ce genre de tarif.

La même journée, j’échange avec une autre ghostwriter. Elle me confie vendre ses posts Linkedin entre 250 et 300 €. Soit 10 fois plus cher que les prix évoqués le matin même. 

Mais ce n’est pas tout. D’autres facturent à des prix encore plus élevés. Ruben Taïeb, par exemple, a indiqué publiquement avoir facturé jusqu’à 1000€ le post avant de réduire progressivement à 500€ – il estime que c’est le “bon prix” pour lui. 

Une enquête pour déterminer le vrai prix du ghostwriting en France

Ces discussions m’ont fait sauter aux yeux les écarts de prix entre ghostwriters. Tout le monde ne joue pas dans la même cour.

Mais le prix reste une grande inconnue, aussi bien pour les ghostwriters débutants que pour les clients. Ce flou n’avantage personne. 

Alors, j’ai décidé de lancer un questionnaire à destination des ghostwriters français pour faire un état des lieux des prix pratiqués dans le ghostwriting français. 

Alors que je visais une trentaine de réponses, plus de 70 ghostwriters ont participé. 

Le questionnaire a été largement relayé à la fois auprès de pairs que je connaissais mais aussi d’autres que je ne connaissais pas et qui ont pourtant appuyé la démarche.

Qu’est-ce dit cette enquête ? 

Les ghostwriters interrogés facturent en grande partie en deçà de 150€ : 

  • Près de 70% des ghostwriters vendent le post moins de 150€. 
  • 27% tarifent le post moins de 90€. 
  • Seuls 19% le vendent plus de 200€. 

Ces tarifs se ressentent au niveau du chiffre d’affaires : 

  • Plus de la moitié du panel (54%) déclare un CA mensuel inférieur à 2500€ de manière générale.
  • Près de 80% des ghostwriters qui vendent le post moins de 90€ font moins 2500€/mois de CA. ¼ fait moins de 1000€/mois. 
  • Parmi les plumes qui vendent le post entre 90 et 150€, 60% font moins de 2500€ de CA mensuel.
  • A contrario, ⅔ des personnes déclarant facturer plus de 200€ le post encaissent plus de 4000€ par mois. 

Dit autrement, ceux qui facturent le plus cher sont aussi ceux qui ont tendance à vivre du ghostwriting

  • 71% des freelances qui facturent plus de 200€/post déclarent vivre de leur activité.
  • 63% des ghostwriters qui facturent moins de 90€/post disent ne pas vivre de leur activité.

Par ailleurs, il y a une corrélation entre l’expérience et le chiffre d’affaires généré : 

  • 76% des ghostwriters qui font plus de 4000€/mois ont plus d’un an d’expérience minimum. 57% ont plus de deux ans. 
  • Au contraire, 75% des ghostwriters ayant moins de six mois d’expérience font moins de 1000€.

Autrement dit, les gros chiffres ne se font pas en un jour. Cela demande des mois, des années de travail. La bonne nouvelle : le ghostwriting Linkedin étant une nouvelle discipline, on est “expérimenté” plus rapidement qu’ailleurs (personne n’a 10 ans d’expérience dans le domaine). 

Alors que le ghostwriting est parfois représenté comme un moyen facile de faire de l’argent, force est de constater que tout le monde ne s’en sort pas. À mesure que la concurrence se renforce, les places sont de plus en plus chères, les prix se normalisent. Tout le monde ne peut pas prétendre faire payer le prix fort. 

Augmenter ses tarifs et bien vivre de son activité de ghostwriter : les conseils de ghostwriters expérimentés

De nombreux ghostwriters ne parviennent pas à vivre décemment de leur activité. C’est ce qui ressort de l’enquête. 

Je ne voulais pas conclure cet état des lieux de cette façon. Alors, je suis allé demander à plusieurs ghostwriters réputés leurs conseils pour se positionner comme un partenaire premium. 

  1. Adopter une posture de consultant

Pour Tifany Clemenceau, la posture joue énormément : “le problème de la majorité des ghostwriters qui n’arrivent pas à facturer plus de 100€ le post, c’est qu’ils vendent de l’écriture là où un ghostwriter premium vend du conseil. La plus grande erreur des ghostwriters débutants est qu'ils ne se rendent pas compte du travail qu'il y a derrière. Écrire, c'est 10% du travail seulement.” 

Elle ajoute : “Quand tu fais du ghostwriting, personne ne va te donner de brief", ce qui peut désarçonner les rédacteurs SEO qui ont l’habitude des briefs détaillés, par exemple. Le brief, c’est au ghostwriter de le créer en multipliant les échanges avec son client.

Ce que confirme Ibtissem Hadji : “le fait d'être une marketeuse qui travaille sur la communication et la marque des entreprises me positionne comme une stratège avant tout. Forcément, ça influence la perception du service “premium”. Autant sur la performance que sur le prix.”

Guillem Salles Turrel complète : il faut être une force de conseil, au-delà de la rédaction, c’est-à-dire “du conseil en personal branding, en image et pourquoi pas en branding tout court”

Ibtissem Hadji revendique une une approche focalisée sur la qualité et non sur la quantité. Elle n’accepte qu’un nombre de clients très limité pour assurer le meilleur niveau de service. À ces clients, elle promet un travail "d'artisan", sur-mesure, sans IA ni hacks passe-partout.

Elle ne triche pas : elle écrit ses posts en direct, devant ses clients. Ils peuvent apprécier la “performance”, tout en réduisant leur charge mentale : à la fin de la session, le post est prêt à être publié.

  1. Vendre un accompagnement, pas des posts

Autre point : le ghostwriter ne doit pas “ne surtout pas pricer au post”, mais sous forme de forfaits, explique Tifany Clémenceau. Ces forfaits incluent le travail stratégique, la veille, le suivi des statistiques, les réunions, la rédaction de posts, les aller-retour éventuels. En vendant au post, le ghostwriter ne vend “que” la rédaction et pas tout le travail autour.

Solène Thomas suggère de privilégier les “collaborations récurrentes sur le moyen terme”. Des prix dégressifs peuvent être envisagés en cas d’engagement de plusieurs mois (-20% pour 6 mois d'engagement par exemple).

Dans son article sur comment fixer ses tarifs en ghostwriting, Valentin Decker conseille également de "positionner vos services et vos offres pour des missions de moyen / long terme". Pour vous, en tant que freelance, cela vous assure de la récurrence et un contrat longue durée. Et cela fait également du sens pour le client qui a besoin de communiquer sur le long cours. 

  1. Se nicher 

Par ailleurs, Guillem Salles Turrel, ghostwriter spécialisé dans l’impact, conseille de se nicher thématiquement. Son mode opératoire : “trouver un sujet, le poncer et monter en compétence pour non seulement rédiger des posts, mais aussi être pertinent pour le client”.

Cela doit se retrouver sur le compte Linkedin du ghostwriter. Son conseil : “Arrêtez de prendre la parole sur le ghostwriting, prenez plutôt la parole sur les activités et les secteurs d'activité de vos clients !” Montrer sa compréhension du secteur permet de faire la différence, même quand on ne vend “que” de la communication. 

  1. Augmenter ses tarifs progressivement

En outre, Tifany Clemenceau explique qu’il vaut mieux augmenter progressivement ses tarifs (+10% à chaque nouvelle mission, par exemple) plutôt que de les augmenter significativement d’un coup. En augmentant petit à petit, on est plus à l’aise avec ses tarifs et on peut plus facilement se vendre.

“J'ai vu des ghostwriters débutant·es facturer 150€ leurs premiers posts ; pour une prestation qu'on n'a jamais faite et qu'on ne maîtrise pas, je trouve ça cher payé”, explique Solène Thomas. Elle plaide, elle aussi, pour une augmentation progressive des prix. Ce qu’elle a fait : “J'ai augmenté mes prix petit à petit à mesure que je gagnais en expérience et en confiance”.

Autrement dit : il ne faut pas brûler les étapes. Si vous n’avez pas d’expérience, n’essayez pas de vendre des posts 300€. Commencez autour de 80€/post et augmentez régulièrement. Attention : ne commencez pas trop bas !

  1. Cibler les bons clients

Je finirai par un tabou : le prix dépend du client. Tous les prospects n’ont pas le budget ni le même ROI possible. Assurez-vous que vous ciblez les bons : des structures qui sont à même de payer le prix que vous attendez et pour laquelle le ROI est important. Plus c’est le cas, plus votre prestation doit être valorisée. 

J’espère que cet article pourra vous aider, où que vous en soyez dans votre aventure. 

Si vous avez des questions, je suis (évidemment) disponible sur Linkedin. Envoyez-moi un message ! 🙂

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