Un c’est moins, deux c’est mieux

Un c’est moins, deux c’est mieux

Contenu rédigé à 100% par un vrai humain, et non une IA ✍️

Faire un deuxième enfant très rapproché du premier, vraie ou fausse bonne idée ? N’y a-t-il pas plus à perdre qu’à gagner ? Comme beaucoup, je me suis posée ces questions. J’ai douté, faisant un pas en avant puis deux en arrière. Puis je me suis lancée, avant de renoncer pour de bon. Un an et deux grossesses plus tard, voici mon bilan.

8 min. de lecture
Sandrine Bouvier
September 16, 2021
8 min. de lecture
Article invité

Cet article a été rédigé par Sandrine Bouvier dans le cadre de notre formation en création de contenu.

Bonne lecture !

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20 à 25% des couples se séparent après la naissance de leur premier enfant, ce chiffre étant en progression constante au cours des 20 dernières années¹. Quant aux statistiques concernant l’arrivée du deuxième, celles-ci ne sont guère plus rassurantes.

Aussi quand j’ai senti en moi rugir l’appel d’une nouvelle grossesse, j’ai accepté l’idée de potentiellement perdre tout ce à quoi j’avais consacré mon énergie au cours des 10 dernières années : ma relation de couple, mon harmonie de famille à 3, mes projets de carrière et de grands voyages. Je me suis préparée à subir une nouvelle déflagration de vie d’une puissance telle que tout ce dont je remplissais mes jours n’aurait plus court, au profit de ma nouvelle raison d’être : pourvoir aux besoins impérieux de mon tendre et vorace petit chérubin.

Forte des souvenirs encore brûlants de longs mois passés dans le brouillard suite à la naissance de mon aînée, j’avais fait d’une loi le principe selon lequel la première année d’éducation d’un enfant ne pouvait être que labeur, renoncement et impatience de le voir grandir. 

Et si mon désir d’être à nouveau enceinte était une incontestable réalité, la peur qui l’accompagnait résonnait si fort qu’elle me tambourinait dans le ventre avant même que les minuscules mains de ce bébé du futur n’en viennent à pouvoir l’effleurer.

C’est dans ce contexte teinté de doutes autant que de rêves pour quatre qu’est arrivé notre cadet, alors même que sa grande sœur de 18 mois s’attachait à drainer la moindre parcelle d’attention que nous avions à offrir. Démunis face à la folle intensité de notre nouvelle vie, nous avons décidé d’aborder ces changements tels deux fourmis face au torrent. Coincés là aux abords du précipice, nous nous sommes accrochés à une feuille avant de nous jeter à l’eau, fermant les yeux et priant le ciel de veiller sur nous. 

Contre toute attente, la traversée de ce fleuve sur lequel nous naviguons encore s’est révélée bien moins terrible qu’elle n’y paraissait vue d’en haut. Par une magie que nous n’avions pas anticipée, la vie nous prouve chaque jour à quel point nous avons eu tort d’avoir peur. Car si “un”, c’est moins, assurément “deux”, c’est mieux : avoir deux enfants très rapprochés rend notre aventure familiale plus facile et plus belle.

Comment expliquer la mise en déroute de nos scénarios catastrophes ? Par quelle alchimie le cumul des contraintes parvient-il à devenir une force qui nous soutient chaque jour ?

Une question d’économie

Le premier atout jouant en notre faveur est l’économie de questionnements qui accélère le passage à l’action.

Avec deux bébés à gérer, l’espace d’introspection dont nous disposions auparavant pour analyser nos agissements en termes d’éducation, d’organisation ou de soins se réduit au seul temps nécessaire pour échanger les informations pratiques concernant la tâche de l’instant présent. Avec à la clé moins de doutes, plus d’efficacité, et un meilleur ratio entre questionnement et résultats concrets.

À cette gestion accélérée du quotidien, s’ajoute une nouvelle vertu : la rentabilité des solutions trouvées face aux contraintes.

Ce qui pour un bébé, pouvait nous paraître aliénant, tel que le fait de renoncer à une sortie au profit d’une sieste, trouve davantage de sens lorsqu’il s’agit d’en faire bénéficier les deux petits à la fois. A l’image d’un jardinier qui parvient à arroser deux plantes avec le jet d’un unique arrosoir, le ratio positif entre l’effort investi et le bénéfice obtenu apporte la satisfaction de faire des sacrifices qui en valent vraiment la peine.

Le retour du couple

S’il est un aspect de la parentalité qui m’a surprise à la naissance de ma fille, c’est la difficulté de conjuguer ensemble mes rôles à la fois de mère et de conjointe.

Lorsqu’un enfant est unique, celui-ci est pour la plupart du temps en compagnie soit de son papa, soit de sa maman, si ce n’est des deux à la fois. De telle sorte que la notion de couple, dans sa dimension originelle de cocon romantique, s’en trouve éclatée au profit d’une mutation en un partenariat d’ordre quasi professionnel entre deux responsabilités sexuées : celle du père et de la mère.

L’arrivée du deuxième provoque une fracture dans ce trio et avec elle la création de deux camps aux forces ré-équilibrées : les enfants d’un côté et les parents de l’autre. Cela permet aux conjoints de renouer avec le sentiment de duo solidaire propre au couple, en passant du statut d’individu isolé dans son rôle unique à celui de membre pilier de la communauté parentale. Et cette reconnexion l’un à l’autre redonne du souffle aux rôles de père et mère.

L’incompétence en mutation

Avez-vous remarqué comme le fait d’avoir un enfant peut faire éclater en morceaux l’assurance dont nous croyions disposer, au profit d’un voile que j’aime à nommer le manteau de l’incompétence ?

Ce sentiment, qui nous traverse tous à un carrefour ou l’autre du chemin, consiste à percevoir la présence d’un gouffre entre les compétences qui semblent nécessaires pour accompagner correctement ce petit vers l’âge adulte, et notre capacité à en faire la preuve. Ce décalage est la source de bien des découragements face à l’ampleur d’une tâche que nous jugeons - souvent à tort - insurmontable. Et cela est vécu d’autant plus mal par les jeunes parents que l’attention à fournir à notre premier bébé ne laisse aucun doute sur le fait de disposer un jour d’assez de temps pour étudier et pallier à nos carences.

Avec le puîné, la naïveté et le complexe d’inaptitude qui nous épuisaient se transforment en une confiance tranquille qui nous soutient et nous rassure. S’appuyant sur les échecs et les tâtonnements de cette première expérience, nous repassons par les étapes de développement classiques de notre bébé en troquant cette fois la lourdeur émotionnelle contre le sentiment de puissance et de maîtrise de celui qui sait, car il est déjà passé par là.  Et c’est au bénéfice de la famille entière que vient rayonner cette nouvelle confiance, que seule l’adversité apportée par ce deuxième enfant ne pouvait débloquer. 

Les émotions positives comme moteur pour avancer

A l’instar de cette assurance fraîchement acquise, se joignent d’autres émotions agréables propres au fait d’élever deux bébés à la fois.

Sur un plan matériel d’abord, les innombrables achats effectués pour l’aîné ressortent des placards dans lesquels nous venions à peine de les ranger, pour servir à nouveau à un moment où nous n’avons justement pas d’énergie pour du shopping. Outre le gain de temps que cela procure d’avoir déjà tous les accessoires nécessaires aux soins d’un bébé, cette seconde vie apporte la satisfaction de rentabiliser ces investissements parfois considérables tout en épousant une démarche éco-responsable bonne pour la planète et le porte-monnaie. Donc bonne pour le moral.

Le moral, justement, est un élément clé de cette nouvelle aventure. Nombreuses peuvent être les raisons de se sentir acculé par l’immensité des tâches qui incombent aux parents, et j’ai souvent rêvé qu’on accorde une durée bonus à mes journées afin d’avoir enfin une chance de pouvoir m’octroyer un moment égoïste pour enfin souffler. Sans corvée ni responsabilité. Sans stress ni oreille tendue. Un moment de reconnexion avec moi-même qui me fasse sortir de cet étau du quotidien et me rappelle que sous ma cape de maman pleine de tâches de purées et de traces de bave, existe toujours une femme. Avec des désirs, des avis, des envies.

Avec deux bébés à m’occuper, ces instants sans préoccupation maternelle se sont révélés plus nécessaires encore à mon équilibre personnel. Paradoxalement, me dégager de tels espaces est devenu quasi impossible, et je souris de réaliser à quel point - sans en avoir conscience - nous avions encore du temps à l’époque de l’enfant unique. 

Alors quelle est la clé pour être bien malgré tout ? Changer de regard, tout simplement. 


Le renoncement tranquille

Au premier enfant, on croit qu’il est possible de continuer à vivre comme avant avec seulement un enfant en plus à gérer. Saisissant la moindre parcelle de liberté pour continuer à faire ce que nous faisions avant, nous entretenons cette illusion de ne pas avoir à changer. L’obligation naturelle de sacrifier une part de ces loisirs au profit des tâches parentales s’accompagne de la frustration d’être privé d’un droit que nous estimons légitime et acquis. Et cette rancœur s’ajoute, jour après jour, au panel d’émotions lourdes qui drainent nos forces de parents. 

Avec deux tout-petits, la question du temps pour soi ne se pose tout à coup plus en ces termes : par défaut il n’y en pas. Par défaut, sauf cas exceptionnels vécus alors dans l’exaltation la plus totale, tout le temps d’éveil de nos enfants va correspondre pour nous à un temps de veille et de pleine disponibilité. Et par cette même magie que nous évoquions plus haut, nous acceptons cela sans lutte. Ainsi l’idée même de faire quelque chose qui ne soit pas au service de nos enfants finit par s’éteindre naturellement dans nos esprits, comme un cœur cessant discrètement de battre à l’épilogue d’une vie bien remplie.

Loin d’être vécu comme une offense à notre liberté, ce renoncement sonne la fin d’une lutte perdue d’avance contre l’insatiabilité de nos enfants en termes d’attention parentale. Nous apprenons enfin à faire avec elle plutôt que malgré elle, et cette paix du cœur devient salvatrice pour poursuivre la route.

La compensation des manques

En marge de cette acceptation franche des contraintes familiales, j’aimerais enfin évoquer une des plus belles vertus de cette aventure à quatre : la compensation des manques.

S’il est une chose que j’ai maintes fois entendue au sujet des enfants, c’est qu’il ne fallait pas les comparer. Et s’il est une chose dont je n’ai jamais pu m’empêcher, c’est celle de les comparer. Et bien m’en a pris. Avoir des bébés rapprochés permet d’avoir encore en tête, dans un souvenir pas si éloigné d’aujourd’hui, la manière dont cela s’est passé pour l’aîné en termes de motricité, de sommeil, d’apprentissage du langage ou de la propreté, et peut rassurer dans les phases de doute. Mais là n’est pas ce qui nous intéresse le plus.

Qu’on l’admette ou non, aussi inconditionnel soit l’amour porté à nos enfants, leurs comportements à notre égard font écho à nos failles et nos blessures de vie. En ce sens, ils viennent tantôt combler nos attentes, tantôt exacerber nos manques. J’ai moi-même été très décontenancée par l’indépendance et l’absence de contact physique que réclamait ma fille, alors même que je rêvais de l’accompagner partout et la couvrir de câlins. Aussi, lorsque mon fils encore tout bébé a manifesté des comportements inverses et davantage d’affection à mon égard, ma  gratitude fut immense d’être enfin exaucée dans ce désir. En cela, avoir deux enfants à des stades d’évolution peu éloignés permet de lisser les carences ou déceptions liées à ces périodes, et ainsi augmenter le niveau global de satisfaction à être parents.

Si c’était à refaire, j’irais encore plus vite

Les doutes, les peurs et les projections d’un avenir teinté d’embûches concernant la vie avec deux tout-petits sont légitimes. Et même nécessaires. Car ils créent dans nos cœurs suffisamment d’espace pour reconnaître et apprécier chaque parcelle de facilité dans cette expédition.

Avoir nos deux enfants de manière très rapprochée a été pour nous la clé permettant de naviguer plus vite, plus loin et avec plus de bonheur dans les eaux tumultueuses de la vie de parents. Et si c’était à refaire, j’irais encore plus vite.

Parce qu’ils se sont complétés, l’un apportant la réponse aux problèmes vécus avec l’autre. Parce qu’ils nous ont fait grandir, la mutation engagée au premier se confirmant avec le second. Et parce qu’enfin ils nous abreuvent, révélant en nous tous les trésors dont nous avons besoin pour assurer, par la simple magie de l’amour que nous leur portons.

Et si la lecture de cet article ne vous a pas encore convaincu d’oser passer le cap d’un deuxième enfant rapproché, songez à cela : pendant que vous tergiversez sur le bien-fondé de cette décision, votre aîné grandit. Et chaque jour qui passe vous éloigne des vertus apportées par un faible écart d’âge. Quant à la sortie du tunnel que représente leur petite enfance, et tous les plaisirs qui attendent ceux qui en sont parvenus à bout, nos petits le savent mieux que nous : les premiers arrivés seront les premiers servis. 

Je suis déjà en route.

Et vous ?


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