Quitter une carrière stable et reconnue dans le bâtiment pour me lancer dans l'inconnu en tant que freelance ?
Personne n’a vraiment saisi pourquoi j’ai laissé derrière moi un parcours tout tracé, avec mes années d’expérience. Pour mon entourage, ça ressemblait à un demi-tour complet.
Et aujourd’hui encore, personne ne comprend ce que je fais, même ma copine a du mal à suivre, alors que je lui raconte tout (peut-être que je ne suis pas si bon pour expliquer, haha).
Mais ce que je réponds toujours, c’est que l’essentiel, moi, je sache pourquoi je le fais, que je comprenne où je vais et ce que je dois faire pour avancer.
Après 15 ans de menuiserie, dont 3 en tant qu’artisan indépendant, je savais que je voulais changer de direction.
Ce que je n’avais pas anticipé, c’est à quel point ce nouveau chemin allait m’apprendre des choses, tant sur le plan professionnel que personnel.
Je me suis retrouvé face à des défis que je n'avais jamais rencontrés avant, des périodes d'incertitude, de doute, mais aussi de nombreuses découvertes enrichissantes.
Ce métier de rédacteur freelance me pousse à constamment m’adapter, à revoir mes méthodes et surtout à rester ouvert à l’apprentissage.
Cet article, c'est l'occasion de faire le point sur cette première année, de revenir sur mes apprentissages et de prendre du recul. Je vais partager ces réflexions en 10 points.
Ce ne sont pas des commandements, mais des pistes de réflexion qui, je l'espère, pourront vous parler ou simplement vous montrer une perspective différente de la vôtre.
1. Du ciseau à bois à la plume : revoir ma façon de penser
Quand je me suis lancé, j'ai vite réalisé qu'être freelance demande une discipline différente comparée à la vie d’artisan. Les premiers mois ont été un mélange d'excitation et de confusion.
Ce n'était plus aussi simple ou tangible que de vendre une cuisine à refaire. Là, il s’agissait de convaincre que ce que je propose, des mots, des idées, pouvait apporter de la valeur.
Montrer que LinkedIn est une opportunité pour une entreprise n’est pas aussi évident que vendre une rénovation. J'ai dû accepter que tout ne se passe pas toujours comme prévu (un bon chantier est un chantier qui ne suit jamais le plan, ça, j’étais au parfum).
Cette période a été une belle claque, mais elle m’a poussé à repenser ma manière de travailler, de structurer mes journées et surtout de penser.
Leçon : J’ai dû vider ma tasse pour pouvoir la remplir comme dirait Bruce Lee, rester ouvert aux nouvelles idées et expériences.
2. L’importance de l’adaptabilité : s’ajuster constamment
Les besoins des clients changent, le marché évolue et mes propres envies ne sont plus les mêmes qu’au début.
Être indépendant pousse constamment à s’adapter sans perdre de vue ce qui est essentiel, un vrai défi, mais c’est ce qui m’a permis de continuer à avancer.
Ce qui m'a aidé à rester aligné, c’est de garder en tête mes objectifs de long terme, même si je n’avais pas un “why” ultra-précis comme on peut l’entendre, tout en restant flexible sur la manière d’y arriver.
Une bonne façon de surmonter les périodes de doute. Pourquoi je suis là, ce que je cherche, etc. Le tout en acceptant que je suis le seul responsable de ce qui arrive, ou n’arrive pas !
Leçon : J’ai appris que l’adaptabilité n’est pas une option, mais une nécessité pour continuer à avancer, peu importe les obstacles.
3. Discipline et organisation au cœur du métier
Je pensais que gérer mon emploi du temps serait simple, après avoir organisé des chantiers pendant des années. Mais en freelance, l'organisation demande une rigueur différente.
Chaque jour, il ne s’agit plus seulement de finir un projet, mais de jongler entre création, prospection et formation tout en anticipant l’imprévisible.
J'ai mis en place des routines, en bloquant des plages horaires pour chaque tâche importante, mais j'ai aussi appris que la flexibilité est indispensable. Être trop rigide peut vite devenir contre-productif.
L'auto-discipline est devenue la clé de ma productivité, mais je prends aussi régulièrement du recul pour réévaluer mes priorités et m'assurer que je progresse vers mes objectifs.
En freelance, l’organisation n’est jamais figée, elle évolue constamment en fonction des projets et des opportunités.
Leçon : J’en retiens que la rigueur et l'organisation ne sont pas des contraintes, mais des leviers pour libérer du temps et de l’énergie pour ce qui compte vraiment.
4. Les périodes creuses sont des opportunités déguisées
Les périodes creuses sont un vrai test. Il m'est arrivé de passer des semaines sans travail, et la première réaction est souvent de stresser ou de douter de ses compétences.
Mais j'ai appris à voir ces moments sous un autre angle. Plutôt que de céder à l’angoisse, je les utilise comme une chance d'apprendre quelque chose de nouveau pour avancer. C'est l’occasion idéale pour me former, retravailler mon portfolio, ou simplement prendre du repos.
Même si j'ai fait de mon mieux pour éviter ces périodes, elles ne remettent pas en cause mon activité.
Leçon : Les périodes creuses ne sont pas un échec, elles sont l'occasion de grandir, de se ressourcer et de prendre du recul pour préparer la suite.
5. Équilibre travail-vie personnelle comme quête constante
Au départ, le freelancing a complètement envahi ma vie personnelle. C'est difficile de décrocher, surtout quand on veut prouver qu’on est à la hauteur.
J’ai dû apprendre à poser des limites, en me fixant des horaires de travail et en m’obligeant à prendre des pauses.
Tout comme je bloque du temps pour rédiger mes posts LinkedIn ou avancer sur mes missions, je bloque aussi des moments pour mes séances de sport ou de lecture. Bien sûr, il arrive que tout soit chamboulé, mais ça reste l’exception.
Cet équilibre, je le construis avec le temps, mais aujourd’hui, je fais en sorte de ne pas sacrifier ma vie personnelle. Je suis convaincu que l’épanouissement dans le travail dépend directement de l’équilibre qu’on parvient à maintenir avec le reste.
C’est pareil avec notre hygiène de vie, je ne suis pas aussi performant quand je manque de sommeil ou quand je mange mal. Je prends soin de mon corps comme de mon esprit.
Ça peut paraître cliché, mais c'est pourtant vrai. Faites le test et vous verrez : comme un chantier mal préparé qui s’effondre faute de fondations solides, votre corps et votre esprit ont besoin de l’attention qu’ils méritent pour tenir sur la durée.
Leçon : Je garde en tête de maintenir un équilibre sain entre le travail et la vie personnelle pour rester performant et épanoui dans le temps.
6. Apprendre pour rester à jour
Ce que j’ai vite compris dans cette nouvelle voie, c’est que l'apprentissage ne s’arrête jamais. Si je veux rester pertinent dans ce que je fais, je dois constamment améliorer mes compétences, que ce soit en rédaction, en marketing, ou même en gestion d’entreprise.
L'auto-formation est devenue une routine pour moi.
Je prends du temps pour lire, suivre des formations, ou échanger avec d'autres freelances. C’est ce qui me permet de rester dans le coup et de continuer à apporter de la valeur dans mes missions.
Et puis, c’est aussi en apprenant que j’ai gagné en confiance dans des domaines où je me sentais plus hésitant au début, comme la prospection ou la gestion de projets plus complexes.
Chaque nouvelle compétence est une petite victoire qui me permet d'avancer en étant plus sûr de moi-même et de ce que je propose.
Leçon : J’aime bien voir l’apprentissage comme un voyage sans fin qui me permet de développer ma confiance et d’affiner mes compétences, un pas à la fois.
7. Relation avec les clients : poser des limites et se valoriser
Au début, je ne savais pas toujours comment aborder les relations avec les clients, surtout lorsqu'il s'agissait de négocier mes tarifs. L'un des plus grands apprentissages pour moi a été d’apprendre à poser des limites claires dès le départ.
J'ai réalisé qu'il est important de se valoriser, même en tant que débutant et de fixer des attentes réalistes. Mais ce n’est pas toujours facile.
Il m’arrive encore d’être tenté de baisser mes prix pour décrocher une mission, que ce soit par besoin financier ou parce que c’est un client qui pourrait booster mon portfolio.
Dans ces cas-là, j’accepte de faire un compromis si je sais que ça peut me servir de levier pour la suite.
Leçon : Je me répète que poser des limites, c’est se respecter soi-même et valoriser son travail, tout en construisant des relations durables avec les clients.
8. Gérer le stress et l’incertitude pour avancer
Le stress et l’incertitude font partie intégrante du quotidien. J'ai appris à prendre du recul lorsque les choses ne se passent pas comme prévu.
Méditer, faire du sport, ou simplement écrire ce que je ressens m’aide à traverser ces moments. J'ai appris à voir l’incertitude non pas comme une menace, mais comme une opportunité de grandir et d’évoluer.
Si quelque chose me perturbe, c’est que ça me tient à cœur. Et c’est plutôt bon signe, car cela veut dire que je trouverai la force de l’affronter.
Si je veux obtenir ce que je n’ai jamais eu, je dois être prêt à faire ce que je n’ai jamais fait. Il m’est déjà arrivé de me retrouver à taper "tutos pour faire...", en pleine découverte d’un nouveau domaine, après avoir accepté une mission client.
Mais j’apprécie ces moments, car ils me poussent à tester, même si je ne suis pas sûr d’aimer. Je refuse de rester dans ma bulle ou de me coller une étiquette. Je suis ma seule limite, ou plutôt, je définis mes propres limites.
Leçon : J’accepte qu’un problème avec une solution n’est finalement qu’une situation à gérer.
9. L'illusion des objets brillants VS se concentrer sur l’essentiel
Valentin a dit quelque chose lors d'une conférence qui illustre parfaitement cet apprentissage : "L'herbe semble toujours plus verte chez le voisin, mais c'est en entretenant la sienne qu'elle pousse correctement" (désolé si je n'ai pas la citation exacte haha).
Pas une semaine ne passe sans que je sois tenté par l’idée de créer un site internet full optimisé SEO, lancer une newsletter, ou encore ouvrir un compte Insta, TikTok, Pinterest... (bon, peut-être pas Pinterest).
Et puis, j'entends parler du cold emailing comme la solution miracle. Puis non, finalement, c'est LinkedIn. Ou encore mieux, envoyer des ballons d'hélium avec un message à ta cible…
Ce que j’en retiens, c'est que tout peut marcher, à condition de s'y engager pleinement et de le faire avec régularité. J'ai appris que, peu importe la méthode, ce qui compte, c’est la persévérance.
Je m'assure toujours de tester sur une période suffisamment longue pour en tirer des leçons, mais pas trop pour garder la flexibilité de prendre du recul quand il le faut.
Ce n’est pas toujours parfait, mais ça m’aide à éviter de me disperser et à rester concentré sur l’essentiel : les actions quotidiennes qui me rapprochent de mes objectifs.
Leçon : J’ai compris que ce n’est pas en faisant tout à la fois, mais en restant concentré sur l’essentiel, que je peux vraiment avancer.
10. La persévérance et la patience comme moteur
Si cette première année m’a bien montré quelque chose, c’est que rien ne se construit du jour au lendemain.
J’ai souvent voulu que les choses avancent plus vite, que les résultats soient immédiats, alors qu’ils prennent du temps. Parfois, des efforts que j’ai fournis des mois auparavant finissent par payer plus tard, d'une manière inattendue.
J’ai appris à avoir confiance dans le processus, à continuer d’avancer, même quand le chemin semble long. C’est cette idée qui m’a aidé à rester, surtout quand les résultats tardaient à venir.
Leçon : Chaque action, aussi petite soit-elle, finit par contribuer à quelque chose de plus grand, c’est la persévérance qui est mon véritable moteur.
Le bilan
Le chiffre d’affaires, c’est ce qui maintient à flots votre entreprise ou votre "aventure", mais il y a d’autres objectifs qui ne se mesurent pas avec des KPI précis.
Si j’ai choisi cette carrière de freelance, ce n’était pas pour travailler trois heures par jour et faire 10k par mois. C’était pour nourrir, chaque jour, mon besoin d’apprendre – tant sur le plan humain que professionnel.
Je l’ai fait aussi pour choisir comment j’utilise mon temps, comme organiser ma journée pour aller faire une séance de sport à midi ou tôt le matin. Ça me rend heureux. Je suis persuadé de pouvoir mieux gagner ma vie qu’avant, mais ça, c’est la conséquence.
Chacun a ses propres raisons et je pense que c'est en se rappelant ces dernières qu’on peut évaluer si nos envies sont en phase avec notre situation quotidienne.
Il y aura toujours des avantages et des inconvénients. L’essentiel, à mes yeux, c’est que la balance penche du bon côté.
Je ne suis pas particulièrement talentueux. Mais je suis persévérant et consistant.
Quand je me relis, j’ai parfois l’impression d’avoir "cracké le game freelance". La vérité, c’est que tout cela, je continue à l’assimiler, à le tester, à me louper, tout en explorant.
Et j'accepte que ce chemin puisse évoluer. Mon activité ne me définit pas, mais elle fait partie du processus d'évolution qui m'accompagne chaque jour.
Un dernier cliché pour la fin : cette liste, c’est celle que j’aurais aimé donner à mon moi d’il y a un an. Et c’est celle que je veux relire dans un an en me rappelant cette pensée :
J’ai aujourd’hui les problèmes dont je rêvais d’avoir il y a un an. Sinon, c’est que je ne suis pas sur la bonne voie.
Pour moi, cette activité est celle dans laquelle je veux m’investir pleinement au quotidien, dans laquelle je suis prêt chaque jour à répéter ces petites habitudes qui transforment cette quête en une aventure qui me plaît.
Alors, vous, peu importe où vous en êtes dans votre parcours, qu’est-ce qui vous a fait choisir cette vie ?
Et quelles sont les actions quotidiennes qui vous mèneront là où vous voulez vraiment aller ?
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